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© Tanguy de Montesson

Écoutons les chansons de Jacques Air Volt. Réécoutons-les encore. A chaque écoute on a toujours cette impression étrange de les découvrir pour la première fois. Aux chansons trop souvent ne manque que la parole. Pas à celles de Jacques Air Volt qui ne se sifflent pas sous la douche, mais se retiennent pourtant. Et nous retiennent. Jacques Air Volt suggère, insinue. Ne met pas les points sur les i. On voit où il veut en venir.

 

Retour à l’épisode précédent : « Après une Première bande autoproduite en 2009 et saluée par la presse spécialisée Jacques Air Volt se plie aujourd'hui de bonne grâce à l'exercice de l'EP (Attendre) », écrivions-nous naguère. Et de nous interroger : « Mais qui est Jacques Air Volt ? » Aujourd’hui, avec Les Aiguilleurs du ciel  (dix chansons tout de même), le voilà tel qu’en lui-même. Révélé. En pleine maturité. Il garde le cap et prend de l’altitude.

 

Jacques Air Volt… Réel ou inventé ce nom respire la fluidité. Un manifeste presque. De l’air, de l’électricité. Un grand fou, ce Jacques. Qui ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, mais, paradoxal, ne dédaigne pas aller à contre-courant, remonter à la source.

 

Il aurait eu vingt ans au début des années 70, il aurait tapé le boeuf, distillant quelques notes étranges sur son Moog, avec Soft machine ou Pink Floyd. Il y a chez lui une aptitude au bricolage sonore, un sens de l’inattendu, du collage, une façon personnelle de transcender le réel en l’ouatant d’une atmosphère fait-main, à nulle autre pareille. Un style. Une patte.

 

S’il possède le sens de la métrique française (sa "Vénus noire" est toute baudelairienne), insatiable curieux il ne cesse de tendre l’oreille au-delà de l’hexagonal horizon. Il ne saurait dire qui a commencé de Bashung ou de Murat, de Beck ou Nick Bartch car il ne veut toujours pas choisir entre la chanson française et la pop britannique. Mais continuez à l’appeler Jacques, il préfère.

 

Les Aiguilleurs du ciel irradie, titre qui donne son nom à l’album, est sa pierre angulaire. La partie du tout. La partie qui dit tout. La chanson qu’on envoie dans la sonde spatiale, qu’on enfouit, pour les siècles à venir, dans un silo protégé des radiations atomiques. C’est un film sonore. Pas une bande son, ni l’illustration d’images collées artificiellement. Ici, les images naissent de l’écoute. Pendant plus de douze minutes (il y en avait quinze au départ), le temps qu’il prenne son envol et trouve sa cadence, Jacques Air Volt raconte une histoire douce-amère, ambiguë, ambivalente, pleine d’accidents, de suspens, d’humour et de dérision. Il sait que ce petit opéra, cette slow song ne passera jamais en radio. Il s’en moque. Il sait où il va. O.G.

Écrit, composé & arrangé par Denis Jacquinet

 

Réalisé par Rémy Degorgue & Denis Jacquinet

Jean Prat (batterie), Guillaume Boudou (basse),  Cyrille de Haes (basse), Etienne Kapikian (piano), Olivier Texier (piano), Sébastien François (violon), Denis Jacquinet (chant, basse, guitare acoustique et électrique, glockenspiel, claviers, et programmations)

Enregistré et mixé par Rémy Degorgue

Visuels : © Tanguy de Montesson & Domitille Roblot

Conception pochette : © Domitille Roblot

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© Tanguy de Montesson

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